Final Fantasy 9

Relativement peu nombreuses sont les séries de cette envergure pouvant se targuer de proposer une nouvelle approche à chaque épisode, mais ça ne fait pas peur à SquareSoft, loin de baisser les bras devant ce challenge de taille. Aujourd’hui devenu Square-Enix – résultant de la fusion entre les deux géants du Jap-RPG en Avril 2003 ( Squaresoft + Enix), la firme perpétue la tradition d’opus en opus. Avec Final Fantasy 9, la saga ne perd pas de sa superbe en conservant cette image élitiste que nous avons tendance à lui accorder. Mieux encore, sans révolutionner le genre, ce dernier nous propose un juste retour aux sources, en plongeant le joueur dans un univers typiquement Heroïc Fantasy, ce qui n’est pas pour déplaire aux nombreux puristes du genre.

Développeur : Square
Editeur : Square, Infogrames (Europe)
Genre : RPG
Commercialisation : 16/02/2001 (Europe), 14/11/2000 (USA), 07/07/2000 (Japon)
Testé sur : Sony PlayStation 1

Une mise en scène sans faille

Le joueur se laisse volontiers emporter par la trame principale, tant elle tient du génie narratif, à tel point que vous oublierez vite tous vos soucis du quotidien. Proposant une mise en scène sans faille et parfaitement ficelée, sujette à de nombreux rebondissements, FFIX vous plongera dans un univers Heroïc Fantasy à l’ambiance décalée, pleine d’humour, mais qui peut également se révéler triste et épique lors des scènes clés du scénario.

Les développeurs ont réussi le pari élogieux d’insuffler une véritable âme aux divers protagonistes du jeu qui, par ailleurs, possèdent tous des traits caractériels très marqués et un charisme qui leur sont bien spécifiques, ce qui les rends indéniablement très attachants. Hormis la performance graphique évidente réalisée sur leur modélisation, ils sont également crédibles et concordent à merveille avec la palette graphique abordée par ce neuvième volet.

Chacun des personnages a la particularité de transmettre au joueur une émotion, que ce soit la joie, l’amertume, la tristesse ou l’appréhension. Tout y passera afin de vous proposer une expérience de jeu très touchante et bourrée d’intrigues. Le scénario qui allie avec brio les différents ingrédients d’une production hollywoodienne et une grande magie – émanant du jeu – donnera lieu à de nombreuses rencontres pour le moins surprenantes au cours de votre long et périlleux périple. En effet, si l’on pouvait citer Steiner, un fier chevalier qui a juré serment auprès de la reine, Djidane, un voleur au grand cœur ou encore Bibi, un mage noir mélancolique cherchant, tant bien que mal à savoir d’où il vient, d’autres personnages – pour certains annexes – feront leur apparition au fil de votre avancée. À noter que vous serez très souvent amené à être confronté à des situations très variées, en fonction du personnage qu’il vous sera donné de contrôler, le tout, toujours dans un contexte aux allures cinématographique.

Petite parenthèse intéressante, des événements respectivement nommés les « Active Time Event » pourront survenir durant vos phases d’exploration, dans le but charitable de vous conter les péripéties d’un ou plusieurs personnages n’appartenant plus à votre groupe, pour une raison ou une autre. Proposant une traduction de qualité, une philosophie qui lui est propre et une durée de vie approximative de 40 heures, le scénario de FFIX vous tiendra en haleine durant de longues heures consécutives !

Si les cinéphiles en herbe regretteront probablement l’abondance de clichés utilisés afin de ponctuer l’aventure, le tout n’en reste pas moins très enchanteur. Il vous sera difficile de décrocher, tant l’univers, ses personnages et leurs histoires respectives sont attachants. À présent, une seule question se pose à vous. Êtes-vous prêt pour mener à bien votre quête en embarquant dans un voyage riche en émotions mais également semé d’embûches ?

La PlayStation poussée dans ses derniers retranchements

Au même titre que son scénario, le titre offre une réalisation de haute volée qui atteint des sommets. Sans nous avancer, nous pouvons vous affirmer que nous tenons là ce qui se fait de mieux en la matière (à l’époque). La PlayStation est indubitablement poussée dans ses derniers retranchements. A l’image d’un bon vin conservé, le jeu n’ayant pas pris la moindre ride, les joueurs d’aujourd’hui auraient fort à y perdre en se privant de cette perle vidéoludique.

Dès les premières minutes de jeu, vous resterez bouche bée devant ces formidables peintures qui prennent littéralement vie sous vos beaux yeux. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que vous vous surpreniez à admirer la toute magnificence de certains décors jusqu’à plus soif durant de longues minutes, prétextant qu’il y a encore des items à trouver ».

Contrairement à ses congénères sur PSX – Heroïc Fantasy oblige – FFIX adopte des tons davantage plus colorés sur des fonds post-3D du plus bel effet, ce qui nous donne des environnements fantastiques riches en détails et agréables au contact de la rétine, chose qui renforce sans nul doute une immersion déjà bien présente. Plus encore, la patte graphique du titre offre un niveau de contraste sans précédent, amenant le joueur à se retrouver d’un paysage féerique haut en couleurs où il fait bon d’y vivre, à de sinistres forteresses très angoissantes. De ce fait, chaque lieu bénéficie d’un soin tout particulier, mettant en avant les qualités artistiques du jeu. Que ce soient les villes de Lindblum, Cleyra, ou encore Blurmecia, toutes arborent une architecture travaillée. On soulignera également que de gros efforts ont été fournis afin de donner une interactivité quasi omniprésente aux environnements, chose suffisamment rare sur PS1 pour être soulignée. Vous l’aurez compris, malgré son âge, Final Fantasy IX tient la dragée haute à de nombreux RPG, toutes générations confondues !

Des compositions dignes des plus grands orchestres musicaux

Une fois n’est pas coutume, SquareSoft nous sert sur un plateau d’argent des compositions dignes des plus grands orchestres musicaux. On ne peut s’empêcher de se poser le temps d’un court instant afin d’écouter les sublimes mélodies présentent dans le titre. Outre le fait de vous bercer en rythme, celles-ci aident grandement à transmettre certaines émotions directement au joueur. Quelque soit le contexte dans lequel on se retrouve, c’est systématique, on prend un plaisir non-dissimulé à évoluer sur des sons médiévaux et joviaux, parfois même, directement inspirés de compositions d’artistes de grande renommée. À titre d’exemple, on pourrait faire la comparaison du thème « Valmo Alla Flamenco » avec « Sings Maria Malibran » de Cecilia Bartoli, tant la similitude est frappante. La bande-sonore, en plus de jouer un rôle primordial, se révèle également très cohérente avec la personnalité des personnages et/ou la scène avec laquelle elle est associée, de quoi vous faire jouir de plaisir lors des moments forts du jeu. Que ce soit dans les phases de gameplay ou de cinématiques, vous aurez régulièrement le droit à de grandes envolées lyriques !

Un gameplay novateur

En s’appuyant sur des mécanismes de jeu qui ont fait le succès des précédents opus, les développeurs misent sur des valeurs sûres : les combats aléatoires, la jauge ATB et bien d’autres. Comme dirait l’autre : « on ne change pas une équipe qui gagne ».

Si l’on pouvait se référer aux G-forces et aux materias dans FFVII et VIII, il en est tout autre dans cette neuvième itération de la série. Reprenant ainsi le classique « Active Time Battle », FFIX propose un gameplay novateur se traduisant par une liste de possibilités incroyablement longue. La grande nouveauté réside dans la nouvelle manière d’apprentissage des techniques de combat, celles-ci dépendent désormais de l’accessoire avec lequel sera équipé votre personnage. Arriver à un certain niveau de points d’EXP (Points d’expérience), la technique sera acquise. Ces mêmes armes et accessoires seront trouvables au quatre coins de la carte, dans les boutiques et autres armureries prévues à cet effet.
Toutefois, vous aurez également l’opportunité de créer vos équipements à l’aide de composants préalablement dénichés, qu’il faudra tout bonnement apporter à l’un des rares forgerons du jeu. L’autre grosse innovation repose dans le fait d’avoir non plus, trois, mais quatre individus dans votre équipe, ceux-ci divergeront en fonction des passages que vous serez en mesure de jouer.

Contrairement à FFVIII et son gameplay relativement déséquilibré – nuisant au passage à l’expérience de jeu – FFIX revient sur des bases saines pour muter vers un système plus classique, mais mieux pensé. La complémentarité entre les personnages à l’écran est telle que les tâches sont souvent nativement réparties, à l’instar des premiers opus de la saga : Bibi aura le rôle de l’enchanteur aux brasiers et autres glaciers, Djidane occupera la place du voleur aux milles techniques en restant globalement le meilleur élément de votre équipe, Steiner, le guerrier à la force redoutable offrira une aide non négligeable à votre groupe, quant à la princesse Grenat, elle se verra attribuer deux options clés dans un RPG, l’invocation des chimères et la possibilité de soigner ses alliés.

Tout comme pour les divers lieux du jeu, SquareSoft a poussé l’interactivité à son apogée dans les phases de combat. Par conséquent, il vous sera possible de combiner astucieusement différentes techniques dans le but d’en créer une plus puissante, on citera ici Steiner, Bibi et leur « épée brasier » (une capacité parmi tant d’autres).

Parce que Squaresoft n’a pas fait les choses à moitié, le jeu continue de nous en mettre plein la vue côté animation, offrant des cut-scènes in-game d’une qualité rarissime, rendant ainsi les combats encore plus enivrants, délectables et appréciables, ceux-ci s’enchaînent à un rythme effréné (mention spéciale pour les invocations, quelle classe !).

Squaresoft signe une des plus belles performances de l’histoire vidéoludique

Final Fantasy 9 demeure indiscutablement comme un chef-d’œuvre qui a su marquer son temps, tout en restant dans la lignée de ses aînés. Il se veut innovant, de part un gameplay ingénieux et bien pensé, une trame principale très recherchée, des graphismes et un univers tous deux délicieux. Autant d’ingrédients qui (re)feront le bonheur des fans. Squaresoft signe une des plus belles performances de l’histoire vidéoludique, et si ce n’est pas déjà fait, nous vous invitons de tout cœur à y jouer dans les plus brefs délais !

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